OCCITANIA A l'illostre Poète Catalan JACINTO VERDAGUER O vouh qui, du Parnasse, avez gravi le fatte, Poète, dites-moi ce qui se fait là-haut Dana ces jardins fermés dont vous étes l'écho. Voua nous avez chanté d'un accent propbète Les montagnes, les mers, et, sous votre archel d'or, Le vieux monde a vibré, ce vieux monde qui dort Ivre comme un ilote au milien de la fange, Et qui, laissé de tout et ne croyant à rien Rampant, hideux, n'a plus que le vice pour bien. Votre voix l'a ti oublé dans ce sommeil étrange Et quelque cbose en lui s'est enfín remué; Encore bégayant il vous a salué, 0 Maítre, fils d'Homère et roi de l'harmonie, Sous votre souffle ardent apaisez ses douleurs. Que Vépine à son front s'épanonisse en fleurs, Pitié pour sa misère et sauvez son génie! Voyez, il agonise et la tombe l'attend, Déchirez le linceul que le trépas lui tend. Vous savez des neuf gceurs les radieux mensonges: De soleil et d'azur trempez votre pinceau; Faites prier l'étoile et jaser le ruisseau. Que ce triste mourant retrouve avec les songes Qui le berçaient jadis lorsque venait le eolr Et la foi que console, et l'amour, et l'espoir. L'idéal éperdu renversé de son tròne, Du livre de la vie à jamais effacé, Erre seul dans la nuit comme un ange chassé Maitre, avec ses autels, rendez-lui sa couronne; Qui'l ne s'attarde plus en d'invisibles lieux Et reprema, enivré, son essor vers les cieux. Et les astres éteints rallumeront leurs cierges, Et les grands lacs muets agiteront leurs flancs, Et les lis souriront dans leurs pétales blancs Ces calices divins oú s'breuvent les vicrges; "On verra refleurir, en un charme inoni, Comme un rève de fée au ciel épanoui;